Table #AfCultAN sur le numérique éducatif

C’était une belle opportunité de pouvoir participer à la table ronde sur le numérique éducatif dans la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée Nationale. J’ai tenté de trouver les meilleurs mots pour mon propos liminaire afin de souligner le besoin de soutenir les enseignant.e.s dans leur métier, mais aussi le besoin d’accompagner le développement des compétences et la culture numérique de l’ensemble d’acteurs éducatifs.

Les échanges de la table ronde montrent une grande préoccupation des membres de la commission envers la réduction des inégalités éducatives de type territoriale et d’environnement socio-économique, d’accessibilité aux équipements et aux infrastructures, et de compétences et culture numériques. Le député Cédric Roussel a souligné l’écosystème sur le numérique éducatif dans les Alpes Maritimes, où les acteurs (EducAzur, Laboratoire d’Innovation et Numérique pour l’Education, Université Côte d’Azur, Inria, les collectivités territoriales, l’Académie de Nice) collaborent pour soutenir la réussite pour tou.te.s.

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.9519508_5f6af8fc344aa?fbclid=IwAR2Wj5SA4_aEcK4sri8Ps4yRuc2HyIFEkdjarrq79vusFZ_hgPdF5r238F4

# Propos liminaires #

Mesdames et messieurs les députés, monsieur Bruno Studer, président de cette commission, merci de l’invitation à cette table ronde sur les enjeux du numérique éducatif et l’éducation en ligne. Comme vous pouvez l’entendre mon accent n’est pas alsacien ni parisien. J’ai appris le français dans un collège à la fois catalan, espagnol et européen. Puis, grâce au programme Eurodyssée j’ai eu la chance de commencer ma carrière professionnelle dans le secteur du numérique éducatif en France chez Onlineformapro en Franche Comté. Après Onlineformapro, j’ai sillonné la France dans le secteur edtech, toujours avec mon accent, mais surtout, avec une ‘langue’ universelle qui m’a ouvert beaucoup de portes : l’informatique. Comme les mathématiques, la programmation informatique n’a pas d’accent, elle ouvre les horizons aux jeunes de tout origine sur la planète entière. Les compétences et la culture numérique de nos filles et de nos garçons sont un enjeu de société de premier ordre. Dans un monde devenu un village global de l’Internet, la capacité de notre société à être acteurs, créateurs et innovateurs dans le secteur edtech mais aussi dans la culture numérique sont un enjeu géopolitique et socio-économique de premier plan. Comme signalé par Mme Nathalie Sonnac, il y a également l’enjeux des données éducatives tant en termes de privacité que d’exploitation des données dans des buts de recherche et de politique éducative. Ainsi, nous pouvons être programmées, se laisser porter par le confort numérique des solutions GAFAM, ou, nous pouvons nous entreprendre comme créateurs de nos ressources, de nos outils et de notre société dans le monde numérique d’aujourd’hui et de demain.

Nous venons de vivre une période très difficile de confinement. Dans ce contexte, nous devons saluer nos super héros éducatifs, les enseignantes et les enseignants qui ont réussi à mettre en place, parfois en bricolant, de solutions pour maintenir le lien avec leurs élèves et leurs familles. Quand les environnements numériques de travail n’ont pas été suffisants, ce sont même les élèves et les familles qui ont été porteurs de solution. Certes, cela montre les limites actuelles des solutions institutionnelles, mais aussi, la résilience et la créativité des communautés éducatives en période de crise.

L’enquête que nous avons réalisé à la fin du confinement (Romero, Heiser, Chiardola & Faller, accepté) montre à quel point les enseignantes et les enseignants ont su être flexibles sur la progression des apprentissages et se sont centrées à maintenir le lien éducatif et à compenser comme ils ont pu, les inégalités numériques et les inégalités de l’environnement socio-éducatif des élèves défavorisés.

D’autre part, de manière indépendante au niveau socio-éducatif, nos recherches développées avec les enseignants ont pu mettre en lumière l’importance de la coopération et de l’entraide au sein des équipe-école. Nous avons observé que les équipes-école qui avaient développé, avant le confinement, des pratiques d’entraide, de coopération et cultivé le sentiment d’appartenance à l’école ont été davantage résilientes que les enseignants et les élèves isolés. Rien d’étonnant, nous sommes des mammifères avec un grand besoin de socialisation et de coopération, et même à l’ère du numérique, il nous faut tout un village pour élever un enfant.

A défaut d’une organisation sociale et urbaine centrée sur les besoins de l’enfance et de la jeunesse, nous avons la chance d’avoir des enseignantes et des enseignants d’une grande qualité. Nous nous devons de leur apporter un bon contexte de travail, des équipements numériques personnels, des opportunités de développement professionnel et de collaboration avec les éditeurs de contenu mais aussi avec les équipes de recherche en sciences de l’éducation et de la formation. Le métier d’enseignant, l’un de plus beaux et le plus importants pour le devenir de notre société, doit pouvoir attirer les meilleurs élèves et devenir une filière d’excellence.

Ainsi, l’excellence, la créativité, la coopération, l’entraide et les compétences numériques doivent pouvoir compléter la devise de liberté, égalité et fraternité dans l’école de la confiance et la formation des enseignants.

Merci de votre attention.

Les commentaires sont fermés.

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :